Plus récemment, la Banque européenne d’investissement a accordé en 2023 un prêt de 200 millions d’euros à la société de logistique CTP pour recouvrir les toits de ses bâtiments au moyen de panneaux solaires.
Cette entreprise possède 11 millions de mètres carrés de toiture en Tchéquie, en Slovaquie, en Hongrie, en Roumanie et aux Pays-Bas. CTP espère générer une puissance allant jusqu’à 400 MWc d’ici à la fin de 2026. MWc est l’abréviation de « mégawatt-crête », une unité mesurant la puissance produite par l’ensoleillement. CTP estime qu’elle pourrait dégager jusqu’à 10 % de ses bénéfices grâce aux panneaux solaires si elle vendait l’électricité produite à partir des dispositifs installés sur le toit de toutes ses usines et centres de traitement des commandes.
« Les panneaux solaires en toiture n’utilisent pas de terres agricoles », explique David González García, ingénieur principal à la Banque européenne d’investissement. « Ce projet donne un nouvel usage à une chose qui était déjà utile. »
Pour ce qui est du volume, il est difficile de faire mieux que l’accord conclu en 2023 entre la Banque européenne d’investissement et Solaria, la société solaire espagnole, qui portait sur 1,7 milliard d’euros pour la construction de plus de 100 centrales solaires en Espagne, en Italie et au Portugal. Les centrales seront construites au cours des prochaines années et produiront environ 9,29 térawattheures par an.
Et même si les parcs de Solaria ne sont pas installés en toiture comme ceux de CTP, ils ne grignoteront pas des terres qui pourraient être utilisées à des fins agricoles. Solaria et d’autres entreprises chargées de l’installation mettent au point des parcs utilisant des systèmes de câblage et de montage discrets, installés à une distance suffisante du sol pour permettre au bétail de paître en toute sécurité. C’est important pour des pays comme l’Italie qui bénéficie d’un grand ensoleillement, mais dont les lois protègent les terres arables.
« Nous devons faire évoluer nos types d’installations solaires et nos sites pour continuer à nous développer », déclare Dario Lopez, directeur général de Solaria. « Nous avons remporté un franc succès en Espagne et au Portugal, mais nous devons trouver des moyens de conquérir de nouveaux marchés. Nous pensons que nous devons être présents en Europe, car elle a de grands objectifs en matière d’énergie verte. »
Walburga Hemetsberger, directrice de SolarPower Europe, encourage les développeurs à promouvoir l’agrivoltaïsme. Selon elle, si l’on transformait 1 % des terres arables en Europe en parcs solaires, cela permettrait de produire 900 gigawatts d’électricité, tout en laissant les agriculteurs utiliser ces mêmes terres. Les parcs solaires peuvent également protéger les cultures en les abritant du soleil, réduire l’évaporation de l’eau et fournir aux agriculteurs un revenu supplémentaire.