La COP 15 porte sur la Convention sur la diversité biologique, l’une des trois conventions signées à Rio en 1992, avec celles sur le climat et la désertification. La raison pour laquelle cette réunion-là revêt une telle importance est que nous renégocions ce cadre. Les derniers objectifs convenus en 2010 à Aichi, au Japon, sont arrivés à échéance en 2020 et n’ont, pour l’essentiel, pas été atteints. Nous devons donc nous mettre d’accord sur un nouveau cadre mondial pour la biodiversité.
L’enjeu est de taille. Beaucoup de questions seront négociées et le nouveau projet de cadre comprend 20 objectifs issus de propositions visant à réduire l’utilisation des pesticides, à lutter contre les espèces envahissantes, à réformer et à éliminer les subventions qui sont nocives pour l’environnement et, en particulier, à accroître le financement de la nature à partir de ressources publiques et privées.
Le nouveau cadre doit être ambitieux. Sinon, nous nous retrouverons dans la même situation qu’en 2020 et nous n’atteindrons pas ces 20 objectifs. Ce cadre s’attaquera également à cinq facteurs clés de la perte de la nature : l’évolution de l’utilisation des mers et des terres, la surexploitation, les changements climatiques, la pollution et les espèces envahissantes. Le système alimentaire est aussi considéré comme un point central.
Pour aller de l’avant, il faut parvenir à un accord sur le financement, y compris sur le montant de la contribution des pays riches pour aider les pays en développement à financer la mise en œuvre du cadre. C’est en fait le point clé, et c’est là que demeurent des tensions. C’est le grand obstacle à surmonter avant qu’un accord ne soit trouvé. Il y a environ 1 800 points sur lesquels les 196 signataires doivent parvenir à un consensus. Mais il est essentiel de trouver un accord à Montréal pour mettre un coup d’arrêt au déclin de notre planète.
Je ne suis pas très optimiste, mais l’un des plus grands points de tension porte sur le montant de la contribution que les pays riches devraient apporter. À l’heure actuelle, les pays en développement ne demandent qu’un financement minimum de 100 milliards de dollars par an, ce qui correspond aux 100 milliards de dollars consacrés au financement de l’action en faveur du climat. Mais ce montant varie de 100 à 700 milliards de dollars par an.
L’Union européenne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni se sont engagés à doubler leur financement, mais pour le moment, avec les promesses qui ont été faites, je pense que nous sommes autour de 40 à 60 milliards par an.
Donc, l’espoir est mince de parvenir à un moment décisif pour la biodiversité, à l’image de l’accord de Paris sur le climat.