Pavlo Syrvatka est à la tête du département en charge des transports durables de Lvivavtodor, une entreprise détenue par la municipalité de Lviv. Il sait qu’une réduction des embouteillages entraîne une baisse des accidents. Avec ses collègues de la municipalité, il a travaillé d’arrache-pied à un plan visant à améliorer la sécurité du trafic pour les habitants de Lviv en régulant la circulation aux carrefours et sur les grandes artères afin de faire disparaître les goulots d’étranglement. D’autres villes d’Ukraine prévoient des améliorations comparables portant sur le tracé des routes et la mise en place de zones à vitesse réduite. Le coût de tous ces travaux liés à la sécurité routière s’élève à 177 millions d’EUR.

« Si vous pouvez marcher ou pédaler tranquillement – et en toute sécurité – sur un kilomètre, vous renoncerez peut-être à pendre votre voiture », affirme Pavlo Syrvatka.

Crédit: Maxym Hnyp

La Banque européenne d’investissement prévoit d’appuyer ces plans au moyen d’un prêt-cadre de 75 millions d’EUR. « Ce type de projet est une première. Il s’agit du projet le plus important dans le domaine de la sécurité routière dans les pays de l’Est », déclare Henry Möykkynen, chargé d’investissements à la BEI travaillant sur cette opération, qui est aussi couverte par une garantie de l’UE.

Une volonté ambitieuse d’améliorer la sécurité des routes en Europe de l’Est

À Lviv, l’entreprise de Pavlo Syrvatka prévoit de :

• construire 120 km de pistes cyclables et trois ponts pour vélos enjambant des lignes de chemins de fer ;
• réaménager les carrefours à sens giratoire et 42 sites accidentogènes ;
• installer 20 nouveaux feux de signalisation qui fonctionneront sur le mode de l’« onde verte », à savoir que les feux passeront au vert les uns après les autres ;
• installer des affichages électroniques des destinations et des horaires aux arrêts des transports publics ;
• réduire le trafic de transit dans les zones résidentielles ;
• mettre en place des transports sur un petit circuit autour du centre-ville ;
• aménager de nouvelles zones piétonnes ;
• aménager des aires de stationnement.

Ces mesures devraient réduire de 20 % le nombre de tués et de blessés sur les routes de Lviv. Les travaux débuteront en 2018 et s’achèveront en 2022.

« J’ai deux enfants et, comme tous les parents, je m’inquiète beaucoup pour leur sécurité. Je ne veux pas les perdre en raison de la dangerosité des rues. La circulation s’est déjà beaucoup améliorée à Lviv ces dernières années, mais grâce à la BEI, nos enfants seront plus en sécurité et davantage de vies pourront être épargnées », déclare Lilija Lysenko, journaliste télé et rédactrice en chef de « Parents Channel ».

Modèle de meilleures pratiques pour la sécurité des routes en Europe de l’Est

Les administrations locales ukrainiennes ont une connaissance limitée des investissements et des considérations conceptuelles en matière de sécurité routière. Le dispositif d’assistance technique de la BEI les accompagnera afin de garantir la qualité des projets et le recours aux meilleures pratiques internationales pour leur préparation et leur mise en œuvre.

« Nous aiderons les villes à introduire et mettre en place de nouvelles normes routières, ainsi qu’à gérer les points noirs », affirme Henry Möykkynen.

Crédit: Alexander Shutyuk

Étant donné que la gravité des accidents est directement corrélée aux limitations de vitesse, une attention particulière sera portée à la sensibilisation des habitants. L’objectif est d’éviter les accidents, qui ont pour conséquence des souffrances indicibles et des coûts économiques et sociaux.

De cette façon, le projet appuyé par la BEI réduira aussi les coûts de financement indirects associés à une sécurité routière défaillante et influera positivement sur le développement économique de ces régions.

« Ce projet s’inscrit dans le droit fil de la politique de transport du pays et notamment de la stratégie de l’Ukraine en matière de sécurité routière jusqu’en 2020 », affirme Maya Koshman, directrice de la coopération internationale au sein du ministère ukrainien des infrastructures. Ce ministère promeut les investissements dans la sécurité routière en zones urbaines et intervient en tant que coordinateur de l’ensemble du projet.

Cette vidéo, réalisée par Egis International et PROVID en collaboration avec le ministère ukrainien des infrastructures, est l’un des résultats auxquels a permis d’aboutir un projet d’assistance technique entièrement géré par la BEI et financé par le Fonds fiduciaire d’assistance technique en faveur des pays du partenariat oriental

Rôle de la BEI dans la sécurité routière en Europe de l’Est

Les voisins de l’Ukraine, à savoir l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie et la Moldavie, ont des taux de mortalité trois fois supérieurs à la moyenne de l’UE. En tant que banque de l’UE, la BEI a investi 2,5 milliards d’EUR dans la région ces dix dernières années afin d’améliorer les infrastructures de transport.

La Banque promeut la politique et les directives de l’UE en matière de sécurité routière. Elle applique les principes de ces directives en tant que meilleures pratiques à l’extérieur de l’UE et demande à ses clients de suivre ces démarches et recommandations de la conception à la mise en œuvre d’un projet, ainsi qu’une fois ce dernier achevé.

Financements au titre de la politique du voisinage à l’appui de la sécurité des routes en Europe de l’Est

L’année dernière, en Géorgie, la BEI a mobilisé 500 millions d’EUR afin d’améliorer, sur 250 km, la qualité et la sécurité de certaines routes prioritaires entre l’Europe et l’Asie. Les recommandations et les mesures de sécurité découlant d’un audit de sécurité routière seront financées par la BEI.

Graphique créé avec Piktochart

En collaboration avec des bailleurs de fonds partenaires, la Banque mobilise aussi des aides non remboursables à l’appui de services de conseil et d’activités de panachage. La Facilité d’investissement pour le voisinage (FIV) de l’UE octroie des aides non remboursables pour financer les investissements, le capital-risque, les garanties et l’assistance technique. Le Fonds d’assistance technique en faveur des pays du Partenariat oriental met à disposition des aides non remboursables pour évaluer et préparer des projets.

En Arménie, un projet d’infrastructures routières bénéficiant d’un financement panaché associant une aide non remboursable FIV pour les investissements comme pour l’assistance technique appuiera des mesures de sécurité routière sur les réseaux routiers régionaux, nationaux et frontaliers.