Le processus de Renewcell contribue également à préserver le climat et l’environnement. Comme d’autres fabricants de tissus, l’entreprise utilise de la cellulose pour fabriquer les fibres textiles. En extrayant cette cellulose à partir de déchets textiles, et non du bois, elle contribue à réduire la déforestation, protège les habitats et prévient la perte de biodiversité.
« L’économie circulaire est un volet clé du pacte vert pour l’Europe », souligne Darragh Mac Neill, spécialiste principal du secteur à la Banque européenne d’investissement. « Les déchets textiles en particulier suscitent des inquiétudes grandissantes. Plus de la moitié des vêtements jetés à la poubelle en Europe finissent dans une décharge ou sont incinérés, contre seulement 1 % qui font l’objet d’un recyclage. Nous sommes donc confrontés à un besoin impérieux de changer la façon dont nous traitons de précieuses ressources naturelles ».
La production de textiles naturels tels que le lin et le coton nécessite également beaucoup d’eau.
« La population mondiale augmente et tout le monde a besoin de vêtements », affirme Céline Rottier, chargée de prêts à la Banque européenne d’investissement, qui a participé à l’opération Renewcell. « Mais, l’industrie de la mode doit devenir plus durable et plus résiliente à l’avenir. La réutilisation et le recyclage sont les seules voies d’accès à un modèle de production circulaire. »
Un jalon franchi grâce au coronavirus
La crise due à la pandémie de COVID-19 offre l’occasion d’accélérer cette transition.
Les mesures de confinement et d’autres restrictions sanitaires ont fortement perturbé la chaîne d’approvisionnement vestimentaire et accéléré le passage à la distribution en ligne. Les clients ont de plus en plus conscience de l’impact environnemental de leurs choix de consommation et attendent des entreprises qu’elles respectent des normes éthiques et environnementales plus ambitieuses. De nombreuses marques de mode sortent de la crise en ayant à cœur de mettre davantage l’accent sur la durabilité.
L’innovation accélère également la transition vers des modèles durables. « C’est là que nous entrons en jeu », déclare Elsa Lopez Formoso, également chargée de prêts à la Banque européenne d’investissement. « Nous comblons les lacunes dues à la vallée de la mort de l’innovation. »
Par « vallée de la mort », les entrepreneurs désignent la phase délicate entre la recherche-développement et la mise en œuvre réussie d’une innovation. Les entreprises reçoivent souvent des subventions et divers types de financement limité pendant les premiers stades de la mise au point des produits. Cependant, au moment où elles s’apprêtent à passer à une fabrication à grande échelle, elles ont souvent du mal à lever des fonds importants auprès d’investisseurs privés, en raison du risque inhérent aux nouvelles technologies.
« C’est sur ce point que le financement et la validation de la Banque européenne d’investissement peuvent suffisamment rassurer le secteur privé afin qu’il investisse dans l’innovation circulaire à grande échelle », souligne Harald Cavalli-Björkman, responsable du marketing chez Renewcell. « De cette façon, nous faisons en sorte que tout un chacun participe à un avenir durable. »