Davantage d’instruments de financement et d’innovation prévus dans la Feuille de route de la banque du climat
La feuille de route expose comment nous nous y prendrons pour réaliser ces nouveaux engagements. Voici certains de ses principaux éléments :
- porter la part des financements que la BEI consacre à l’action en faveur du climat et à la durabilité environnementale d’environ 30 % aujourd’hui à 50 % au minimum d’ici à 2025 ;
- aligner tous les nouveaux financements sur les principes et objectifs de l’accord de Paris ;
- soutenir la mobilisation de 1 000 milliards d’euros d’investissements à l’appui de l’action en faveur du climat et de la durabilité environnementale entre 2021 et 2030 ;
- donner suite à notre engagement de cesser tout soutien à des projets énergétiques recourant aux combustibles fossiles traditionnels ;
- conserver une position de chef de file sur les marchés des capitaux, où la BEI a été la première institution à émettre des obligations vertes et demeure le plus grand émetteur supranational pour ce type de titres ;
- mettre l’accent sur l’énergie propre, les technologies innovantes et la transformation numérique, autant d'éléments qui joueront un rôle majeur dans la modernisation et la décarbonation de tous les secteurs ;
- introduire de nouveaux outils qui s’appuient sur des données climatiques solides pour mieux comprendre les risques en la matière ;
- accroître les financements qui aident les sociétés à s’adapter aux changements climatiques déjà en cours et qui rendent les économies plus résilientes face aux problèmes futurs.
La feuille de route décrit comment nous affecterons un soutien plus important aux régions dont l’économie dépend fortement d’industries grandes consommatrices d’énergie, comme l’extraction de charbon ou la sidérurgie. Ce sont elles qui peineront le plus à s’adapter à la nouvelle économie verte, et nous ne voulons laisser personne de côté au cours de cette transition difficile.
La feuille de route comporte par ailleurs un volet social important. Davantage de ressources seront allouées à une « transition juste » et à l’équité sociale. Nous voulons offrir plus de formations, d’emplois et de services de conseil aux personnes dont les moyens de subsistance sont menacés par la transition vers des économies à faible intensité de carbone et les effets des changements climatiques. Nous concourrons également à un plus grand nombre de projets de développement dans le monde pour traiter ces questions.
« S’agissant de la menace qui plane sur les moyens de subsistance du fait des répercussions des changements climatiques, il convient de garder à l’esprit que les personnes vivant dans les pays en développement, et en particulier dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires, disposent souvent des ressources financières les plus limitées pour s’adapter », explique Nancy Saich, experte en chef des changements climatiques à la Banque européenne d’investissement.
« Des sécheresses plus graves et des phénomènes météorologiques extrêmes, l’élévation du niveau des océans, l’appauvrissement de la biodiversité et bien d’autres conséquences encore, voilà autant de facteurs qui aggravent les risques pesant sur les petites entreprises ou encore l’approvisionnement en nourriture et en eau et qui, en fin de compte, rendent la vie plus dangereuse. »
La genèse de la Feuille de route de la banque du climat
En 2015, lors la conférence des Nations unies sur le climat, à Paris, la Banque européenne d’investissement s’est engagée à répondre à l’urgence climatique en y consacrant 20 milliards de dollars par an au cours des cinq années suivantes. Nous devrions non seulement atteindre, mais aussi dépasser cet objectif. Depuis 2012, nous avons en effet octroyé 170 milliards d’euros de financements climatiques, qui ont permis de mobiliser plus de 600 milliards d’euros en faveur de projets en Europe et dans le monde visant à réduire les émissions et à aider les populations à s’adapter aux changements climatiques et à l'appauvrissement de la biodiversité.
Tout en consacrant davantage de ressources et d’expertise à la lutte contre les changements climatiques, nous nous emploierons à aligner nos activités sur la nouvelle taxinomie de l’UE, qui établit un système de classification des activités vertes durables et veille à ce que tout le monde soit au diapason s’agissant des investissements verts. Le Groupe BEI est aux avant-postes pour ce qui est de plaider en faveur d’orientations internationales claires permettant de garantir que les investissements verts deviennent la norme plutôt que l’exception.
Tous les pays devront se modifier en profondeur au cours de la prochaine décennie. La Banque continuera à nouer des liens avec de nouveaux partenaires et à étendre son périmètre d’action partout dans le monde afin d’atteindre ses objectifs climatiques.
« Il n’y a pas de temps à perdre », conclut Stephen O’Driscoll. « Nous sommes prêts à travailler avec tout le monde pour relever les immenses défis auxquels nous faisons face.