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  • Les sept sites européens les plus menacés

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  • Les sept sites européens les plus menacés

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  • Vienne, le 4 mai 2014 – La machinerie d'origine du théâtre Bourla d'Anvers, en Belgique, les quartiers de Dolcho et Apozari à Kastoria, en Grèce, la citadelle d'Alexandrie, en Italie, les carillons du palais national de Mafra, au Portugal, les églises en bois du sud de la Transylvanie et du nord de l'Olténie, en Roumanie, la « rangée multicolore » de Chernyakhovsk, en Russie, et la synagogue de Subotica, en Serbie, sont les sept sites européens retenus comme étant les plus menacés en 2014. L'annonce en a été faite ce jour par la principale organisation européenne œuvrant pour la préservation du patrimoine, Europa Nostra, et par l'Institut de la Banque européenne d'investissement (Institut BEI) lors d'un événement public dans la capitale autrichienne, qui accueille cette année le Congrès du patrimoine européen. Ces joyaux du patrimoine culturel de l'Europe sont gravement menacés, pour cause de manque de ressources ou de compétences dans certains cas et d'abandon ou de planification inadéquate dans d'autres. Il est par conséquent urgent d'intervenir. Des missions de sauvetage seront organisées pendant et après l'été et des plans d’action réalisables seront proposés d'ici à la fin de l'année.


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  • Vienne, le 4 mai 2014 – La machinerie d'origine du théâtre Bourla d'Anvers, en Belgique, les quartiers de Dolcho et Apozari à Kastoria, en Grèce, la citadelle d'Alexandrie, en Italie, les carillons du palais national de Mafra, au Portugal, les églises en bois du sud de la Transylvanie et du nord de l'Olténie, en Roumanie, la « rangée multicolore » de Chernyakhovsk, en Russie, et la synagogue de Subotica, en Serbie, sont les sept sites européens retenus comme étant les plus menacés en 2014. L'annonce en a été faite ce jour par la principale organisation européenne œuvrant pour la préservation du patrimoine, Europa Nostra, et par l'Institut de la Banque européenne d'investissement (Institut BEI) lors d'un événement public dans la capitale autrichienne, qui accueille cette année le Congrès du patrimoine européen. Ces joyaux du patrimoine culturel de l'Europe sont gravement menacés, pour cause de manque de ressources ou de compétences dans certains cas et d'abandon ou de planification inadéquate dans d'autres. Il est par conséquent urgent d'intervenir. Des missions de sauvetage seront organisées pendant et après l'été et des plans d’action réalisables seront proposés d'ici à la fin de l'année.

    « Cette liste est un instrument clé pour susciter une prise de conscience du patrimoine en péril en Europe. Outre ces sept monuments ou sites, d'innombrables trésors sont en danger sur tout le continent. Cette liste est avant tout un appel à agir. Les parties prenantes publiques et privées à l'échelon local, national et européen sont vivement encouragées à joindre leurs efforts pour sauver les monuments et les sites qui témoignent de notre passé commun et qui ne devraient pas être perdus pour les générations futures. Nous voudrions également souligner qu'en préservant notre patrimoine commun, nous investissons de manière avisée dans le capital social et la croissance économique de l'Europe », a déclaré Denis de Kergorlay, président exécutif d'Europa Nostra.

    Des spécialistes du patrimoine d'Europa Nostra et des experts financiers de l'Institut BEI se rendront sur les sept sites après l'été avec les organismes qui en ont proposé la candidature. Les équipes pluridisciplinaires procéderont à l'étude des sites et participeront à la mise au point de solutions viables, en collaboration étroite avec les organismes publics et privés nationaux et locaux. « Plus spécifiquement, les experts, en particulier ceux de l'Institut BEI, apporteront leurs analyses et leurs conseils et contribueront à l'élaboration d'un plan d'action réaliste pour chacun des sept sites. Nou présenterons nos conclusions d'ici à la fin de l'année » a précisé Guy Clausse, doyen par intérim de l'Institut BEI.

    « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider à sauver ces sept monuments ou sites, en fournissant une expertise technique, en trouvant des sources de financement et en mobilisant un large soutien. Il n'en demeure pas moins que les parties prenantes nationales, en particulier les organismes à l'origine des candidatures, devront jouer un rôle déterminant. Figurer sur la liste des sept sites les plus menacés ouvre une fenêtre d'opportunité pour le sauvetage des sites, mais cela accroît également la responsabilité des parties prenantes nationales », ont déclaré de concert le président exécutif d'Europa Nostra et le doyen par intérim de l'Institut BEI.

    Les sept sites les plus menacés en Europe en 2014 ont été sélectionnés par le conseil d'administration d'Europa Nostra parmi les onze sites présélectionnés par un panel consultatif international, qui comprenait des spécialistes de l'histoire, de l'archéologie, de l'architecture, de la préservation du patrimoine et du financement. Les sites ont été désignés par des organisations de la société civile et des organismes publics issus de toute l'Europe.

    Le programme des sept sites les plus menacés a été inauguré en janvier 2013 par Europa Nostra et l'Institut BEI en tant que membre fondateur et la Banque de développement du Conseil de l'Europe en tant que partenaire associé. Il s'inspire d'un projet similaire fructueux mené par l'organisme américain pour la sauvegarde du patrimoine (National Trust for Historic Preservation). Le programme des sept sites les plus menacés n'est pas un programme de financement. Il est destiné à servir de catalyseur à l'action et à promouvoir la force de l'exemple.

    Les sept sites les plus menacés en 2014

    (liste par ordre alphabétique du pays concerné)

    Machinerie d'origine du théâtre Bourla, Anvers, BELGIQUE

    Le Bourla est le dernier théâtre municipal d'Europe dont la machinerie, réalisée en 1834 par la société française Philastre et Cambon, est d'origine. La machinerie du théâtre comme le bâtiment néoclassique construit par l'architecte belge Pierre Bourla ont été, en réalité, entièrement restaurés en 1993 à l'occasion de la consécration d'Anvers en capitale européenne de la culture et ont même été couronnés par le prix Europa Nostra.

    La compagnie résidente du théâtre contemporain Het Toneelhuis plaide pour le démantèlement de cette machinerie de cintre et de scène, un témoignage du passé toujours en état de marche, et son remplacement par un équipement entièrement nouveau. La ville d'Anvers, propriétaire du théâtre, a commandé une étude de faisabilité de sa modernisation.

    Si la machinerie d'origine est démontée, l'un des seuls théâtres en Europe où les opéras et pièces du XIXe siècle peuvent faire l'objet d'une mise en scène authentique sera irrémédiablement perdu. S'il est préservé, le Bourla pourrait devenir le centre européen des pratiques théâtrales historiques, où notre patrimoine immatériel pourrait être véritablement étudié et rester vivant. Cela n'exclurait pas d'utiliser la scène pour des productions modernes. PERSPECTIV - Association des théâtres historiques d'Europe est l'auteur de cette candidature.

    Quartiers historiques de Dolcho et Apozari, Kastoria, GRÈCE

    Kastoria est l'une des plus élégantes villes de montagne en bord de lac du sud-est de l'Europe. Elle possède un nombre sans égal d'églises médiévales des IXe au XVe iècles, tandis que ses demeures des XVIIIe et XIXsiècles, bâties sur la richesse tirée du commerce des fourrures, sont parmi les plus belles de la région au sens large. Aujourd'hui, les deux quartiers de Dolcho et d'Apozari sont ce qu'il reste du centre historique, avec 370 bâtiments classés, dont 351 privés et 19 publics.

    Depuis la Seconde Guerre mondiale, la ville a subi des dégâts considérables du fait de la croissance démographique et de la construction d'immeubles d'habitation. La crise économique et un taux de chômage élevé n'ont fait qu'aggraver la situation. Les autorités locales, des ONG et des partenaires privés se sont associés pour restaurer les bâtiments historiques, mais ils ont besoin d'un plus grand soutien national et européen. La remise en état de la ville serait vitale pour surmonter la crise à l'échelon local.

    La plupart des bâtiments sont propriété de l'État, par l'intermédiaire de la ville de Kastoria. La désignation au titre des sept sites les plus menacés a été soumise par Elliniki Etairia - Society for the Environment and Cultural Heritage, en collaboration avec la municipalité.

    Citadelle d'Alexandrie, ITALIE

    Il s'agit de la forteresse de forme hexagonale la plus importante d'Europe selon l'UNESCO, qui l'a inscrite sur sa Liste indicative en 2006. Établie sur une superficie de 74 hectares, la citadelle d'Alexandrie est un parfait exemple de forteresse moderne. Construite entre 1732 et 1808, elle a été le témoin de plusieurs événements clés de l'histoire, non seulement italienne, mais aussi européenne. À l'époque napoléonienne, c'était l'une des plus importantes forteresses de l'Empire, tandis qu'elle a été le symbole des mouvements révolutionnaires en faveur de la constitution pendant l'unification italienne.

    Le monument se dégrade lentement depuis 2007, où il a cessé d'être utilisé comme caserne militaire. La menace la plus imminente est la prolifération d'une plante très envahissante dont les racines endommagent gravement les murs. L'ailante est déjà présente sur une superficie de 7,2 hectares. Son éradication, un processus que l'on estime coûteux et long, nécessite des compétences spécifiques et un plan radical. Des travaux de restauration d'envergure sont également indispensables.

    La collectivité et les autorités locales sont fermement déterminées à rendre la citadelle viable, mais elles ont grandement besoin de compétences et d'aides financières nationales et internationales. Ce site, propriété de l'Agenzia del Demanio, a été désigné par FAI - Fondo Ambiente Italiano.

    Carillons du palais national de Mafra, PORTUGAL

    Les deux tours du palais national de Mafra contiennent un ensemble unique de 120 cloches en bronze coulé, qui sonnent les heures, les prières et des carillons. Ces instruments de musique exceptionnels, qui couvrent chacun une plage de quatre octaves, sont les plus grands des derniers carillons du XVIIIsiècle au monde.

    Le manque d'entretien ou les carences de la préservation font que les structures de bois soutenant les cloches risquent de s'effondrer. Des travaux d'urgence ont été entrepris pour les stabiliser, mais des compétences et une aide financière internationales sont nécessaires pour sauver ces joyaux de notre patrimoine matériel et immatériel.

    Le palais national de Mafra est une pièce maîtresse du baroque portugais. La valeur artistique et historique de ses six orgues et la taille et l'intérêt de ses deux carillons sont tels que cette basilique est unique au monde. La restauration des carillons permettrait d'inscrire plus étroitement le monument dans le monde de la musique, dans le cadre d'échanges avec des universités et avec des écoles de musique. Elle permettrait également d'attirer de nouveaux publics et de favoriser l'intégration du palais de Mafra dans les circuits touristiques et musicaux nationaux et internationaux.

    L'État portugais, par le biais de la Direcção-Geral do Património Cultural, est propriétaire de ce patrimoine. Le Centro Nacional de Cultura est à l'origine de sa désignation au titre des sept sites les plus menacés.

    Églises en bois du sud de la Transylvanie et du nord de l'Olténie, ROUMANIE

    De petites communautés ont construit ces structures vernaculaires au cours des XVIIIe et XIXsiècles, avec le bois provenant des épaisses forêts roumaines et en utilisant des techniques de construction traditionnelles. Il s'agit de structures simples surmontées d'un toit très vertical. L'intérieur est recouvert de peintures sur bois ou de fresques sur crépi à la chaux. La modestie de l'architecture de ces églises est rehaussée à la fois par leur situation privilégiée et par la valeur artistique de leurs fresques murales.

    En dépit de leur importance historique, sociale et culturelle, de nombreuses églises ont été abandonnées au cours des dernières décennies en raison de leur faible capacité et de l'absence de commodités, et elles se trouvent aujourd'hui dans un état de délabrement avancé. Certaines servent désormais de chapelles de cimetière, tandis que d'autres sont menacées faute de préservation suffisante.

    La communauté locale a consenti d'importants efforts pour remettre en état et réutiliser ces bâtiments religieux, mais l'aide nationale et européenne est nécessaire. La restauration de ces églises contribuerait fortement à faire revivre des métiers, des matériaux et des techniques de construction anciens et elle serait en outre l'occasion de former des jeunes. Cela pourrait donner naissance à des circuits entre les localités, ce qui aurait également pour effet de favoriser l'hospitalité traditionnelle.

    Les églises en bois appartiennent à une soixantaine de paroisses orthodoxes locales. Elles ont été désignées par Pro Patrimonio Foundation.

    « Rangée multicolore » de Tchernyakhovsk, RUSSIE

    Construite en 1924, la « rangée multicolore » est le dernier exemple subsistant des premiers travaux que l'architecte allemand de renom Hans Scharoun a réalisés dans l'ancienne Prusse orientale. Il s'agit d'un prototype d'architecture domestique moderne, dont bon nombre des détails d'origine ont été préservés (menuiseries, décoration, céramiques). C'est un véritable précurseur d'autres projets pionniers de logements sociaux en Allemagne, comme la Siemensstadt à Berlin (classée par l'UNESCO en 2008), à laquelle Hans Scharoun avait également participé.

    Malgré l'absence quasi totale d'entretien au cours des 60 dernières années, les maisons sont toujours utilisées et leurs occupants y sont attachés. Grâce aux recherches et à l'engagement d'un petit groupe d'enthousiastes, les autorités ont pris des mesures pour préserver ce site historique et digne d'intérêt en le classant. Il n'a toutefois pas été possible à ce jour de réunir en Allemagne ou en Russie suffisamment de fonds pour assurer sa survie, sans même mentionner la remise aux normes nécessaire pour que les conditions de vie y soient décentes. La rénovation complète de la « rangée multicolore » et la création d'un centre de recherche pourraient donner un coup de pouce au tourisme et à l'économie locale.

    Le site comprend 17 maisons, dont 13 appartiennent à des particuliers et 4 à la collectivité locale. L'International Centre of the Roerichs est à l'origine de sa désignation au titre des sept sites les plus menacés.

    Synagogue de Subotica, SERBIE

    Cette synagogue est l'un des plus beaux exemples d'architecture religieuse Art Nouveau d'Europe centrale. Conçue par les architectes hongrois Marcell Komor et Dezsö Jakab et construite en 1902, la synagogue de Subotica associe une structure moderne de béton et d'acier à des éléments décoratifs traditionnels issus de l'art populaire hongrois. Elle est reconnue comme « monument culturel d'importance exceptionnelle ».

    À l'époque de la construction de la synagogue, la ville comptait une importante population juive d'environ 3 000 âmes. Après la Seconde Guerre mondiale, ce nombre ayant chuté, il n'a plus été possible d'entretenir un bâtiment de cette taille. La synagogue conserve toutefois une importance tout à fait majeure pour la communauté juive, tant localement qu'à l'échelle internationale.

    Utilisée par le théâtre national de Subotica pendant plusieurs années, elle est à présent vide et son état s'est inévitablement détérioré ; elle n'est ouverte aux visiteurs qu'un jour par semaine.  

    Malgré les travaux de restauration entrepris au cours des dernières décennies, le bâtiment demeure gravement menacé. Pour sauver ce joyau architectural et culturel, il faut mettre en action les compétences et la solidarité internationales.

    Europa Nostra Serbia a désigné ce monument, qui appartient à la ville de Subotica.

     

     


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  • Last modified-on: 06-05-2014